Le SEPA peine encore a se faire connaitre aupres des entreprises

SEPA : « Une catastrophe annoncée, dans une totale indifférence »

 

L’espace unique européen des paiements peine encore à se faire connaître auprès des entreprises, qui risquent bien de ne pas être prêtes pour son entrée en vigueur, au 1er février 2014.

SEPA

L’espace unique européen des paiements entrera en vigueur au 1er février 2014.

A quelques 8 mois de l’échéance, le SEPA n’avance pas d’un poil. Alors que l’Europe Unique des paiements doit entrer en vigueur au 1er février 2014, les dernières statistiques publiées par le Comité National Sepa, à partir des chiffres de la Banque de France sont pour le moins effrayantes : seuls 37,3% des virements réalisés dans l’Hexagone l’ont été selon les nouveaux formats. Certes, la barre des 30 % vient enfin d’être passée, mais ces opérations concernent encore essentiellement la sphère publique (au sens large). Côté prélèvements, c’est à peine si l’on distingue une variation dans la courbe d’un mois sur l’autre, et ce depuis janvier 2011 ! Avec 0,823 % des prélèvements réalisés dans l’Hexagone selon le nouveau format, le seuil des 1 % n’a toujours pas été franchi !

Des logiciels pas assez rôdés, faute d’utilisateurs

« C’est une catastrophe annoncée, dans une totale indifférence », résume Eric Desquatrevaux, directeur associé et fondateur de la société Avizo, une société de conseil opérationnel et d’intégration de systèmes informatiques, spécialisée dans la gestion de trésorerie et des flux financiers, qui vient de publier un Livre Blanc sur la migration au Sepa. Le constat est consternant à plus d’un titre. « Beaucoup d’entreprises, notamment parmi les PME/TPE, n’ont jamais entendu parler du SEPA. Dans les banques, beaucoup de chargés de comptes en sont au même point, en particulier pour la gestion des prélèvements. Chez les éditeurs, les solutions de gestion des prélèvements ne sont pas rôdées, parce qu’ils n’ont pas ou très peu de clients en production », explique-t-il.

L’impasse pour la trésorerie

La situation n’est pas bonne côté virements.« Quand les responsables d’entreprises connaissent, ils sous-estiment souvent l’importance des travaux nécessaires et pensent qu’en commençant leurs projets en septembre, ils seront prêts pour février », explique-t-il. Mais la situation semble franchement désespérée coté prélèvements. « Certains responsables se trouvent « trop petits » et ont décidé d’abandonner le projet qu’ils trouvent « trop compliqué »… Mais comment vont-ils faire pour leur trésorerie ? », s’inquiète Eric Desquatrevaux. Même des groupes plus importants semblent renoncer au volet « prélèvements » de leur projet SEPA, arguant que ces opérations ne sont que marginales pour eux, et que la gestion des mandats, leur archivage, etc… se révèlent trop complexes.

Des mandats à faire signer en perspective

Et concrètement ? « Cela risque d’être vraiment chaud lors des premières mises en production importantes : on va se retrouver avec de belles difficultés », estime Eric Desquatrevaux. Par exemple ? Lorsqu’une école se rend compte que les scolarités de ses étudiants sont payées par les parents – qui doivent donc être signataires des mandats liés aux contrats de leurs enfants – ou qu’une maison de retraite réalise que les pensions payées par plusieurs enfants nécessiteront autant de mandats… que de payeurs !

source : LESECHOS.FR

 

Michel BOHDANOWICZ

Expert-comptable / Commissaire aux comptes

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